Dubut de Laforest donne pour cadre à son premier roman le village de son enfance,
pour le livrer à un examen sans concession.
Les romans de Jean-Louis Dubut de Laforest ne sont pas de simples divertissements. Ils se caractérisent par un univers réaliste d’une précision rarement atteinte, mais surtout par un art « d’agencer les actions », le Muthos pour reprendre l’expression d’Aristote, ce qui donne à ses histoires des allures de tragédie.
L’intrigue des Dames de Lamète connaît de nombreuses ramifications qui l’apparentent dans une large mesure à un drame shakespearien où les personnages secondaires occupent par moments une position centrale, comme la comédienne Pauline Télien, deuxième héroïne du roman après Jeanne de Mersay qui incarne à elle seule toute la dimension tragique du roman.
À l’instar de Blanche de Montreu dans Morphine, Jeanne de Mersay est une héroïne pure et idéale, victime ici des « clabauderies » et des attaques des dames de Lamète qui apparaissent comme autant de lames pointées vers elle. Les deux romans ont en commun de présenter le destin de personnages féminins écrasés par une société égoïste et implacable que dénoncent les romans de Jean-Louis Dubut de Laforest.
Après Morphine, Victor Flori nous propose de découvrir le premier roman de Jean-Louis Dubut de Laforest, premier coup de génie d’un des plus grands écrivains français.